attrappée comme une mouche
dans le fil d'une toile d'araignée,
collée avec la poussière des bois travaillés
oubliée dans un coin de l'atelier.
Elle rêvait d'être
flocon de neige...
sur lequel je fais mes essais de peinture et vernis.
Le premier jet qui sort du pistolet
vient s'accrocher
ici!
Les couches se superposent,
le racloir à la main,
je les ai arrachés.
Voilà ce qu'il en reste...
Une plaie!
discipline,
serre-joints en ligne,
rangés les uns contre les autres
prêts pour une utilisation
que ne manquera pas de faire
l'ébéniste,
tôt ou tard.
petit patapon,
les lames de scie
tournent sur elles-mêmes,
petites et grandes dents affutées
comme dans une mâchoire de requin.
Il faut bien mordre le bois!
La tendresse vient après,
quand le bois a pris les formes d'un meuble.
Que l'on pousse le tiroir
d'un geste souple du poignet.
Que l'on touche du bout des doigts
le haut de la porte du buffet
pour la fermer doucement
sans bruit.
Quand on caresse
le dessus de la commode
du plat de la main
pour sentir le grain poli du bois
dans la lumière rasante du soir
que filtre la fenêtre.
les minutes improbables
pour passer le temps sans le voir filer.
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