Un secrétaire de style Empire en placage d'acajou
est venu à l'atelier se refaire une santé,
comme vous pouvez l'imaginer!
Le vernis terni.
Le placage a volé en éclat.
Les entures existantes ne conviennent pas.
Quelques morceaux de placage récupérés,
des colonnes de l'intérieur du caisson, blanchies.
Le placage décollé forme "des cloches".
Sur le panneau du haut, sous le marbre,
l'ébéniste qui l'a fabriqué indique le n°1 d'une série.
Ce n'est pas fréquent de tomber sur le premier...
Sur le fond d'un tiroir de l'intérieur du caisson
il est écrit à l'encre:
connaissements et traites acquittés.
Le connaissement est un récépissé de chargement
de marchandises transportées par un navire.
(cela donne une piste quand au métier de l'ancien propriétaire...)
Remarquez la tige de la serrure,
elle forme un trèfle et la clé en porte le négatif.
(Le trèfle n'est-il pas le symbole de l'argent?)
Un bouton de tiroir, tout en relief.
Après recollage des cloches, du placage,
collage d'entures, décapage de l'ensemble,
raccord de teinte
et j'en passe...
vernis au tampon en cours de travail
sur le corps du meuble.
Le vernis des tiroirs est achevé.
Remontage après vernis au tampon des colonnes,
nettoyage des bronzes.
L'abattant suit la même procédure.
Le voici terminé.
Quand Christian a livré le meuble, notre client était ému,
oui, ému,
de le voir si brillant
(dans tous les sens du terme).
Un temps que l'on croyait perdu et oublié se révèle à nous.
Ce sont des moments qui me vont droit au coeur...